Du 28 novembre au 15 décembre a eu lieu notre première résidence d’écriture sur le sol africain. Ceux qui suivent nos actualités savent déjà qu’elle eut lieu à Saint-Louis, au Sénégal et qu’elle
réunit 10 auteurs venus du monde francophone dont la moitié du continent africain.
10 auteurs dont la mission était (et ils l’ont acceptée !) d’écrire chacun une des pièces du futur tome 7 de la collection 10 SUR 10.
Petit rappel des faits
Les lecteurs qui ne nous connaissent pas encore pourront suivre le lien suivant pour tout savoir du projet 10 SUR 10. Pour les autres, rappelons seulement que nos résidences ont lieu chaque année, qu’elle réunissent 10 auteurs francophones dans le but d’écrire un recueil de pièces de théâtre comptant chacune 10 pages et 10 personnages à destination d’un public qui apprend le français (collégiens, lycéens, étudiants…). Que nos résidences sont chaque année organisées en Pologne mais que pour la première fois en 2019 une résidence africaine s’est ajoutée, dans le but d’aller à la rencontre des auteurs de ce continent.
Qui en était ?
Nous sommes ravis d’avoir accueilli à Saint-Louis les auteurs suivants :
Ahlem B (Maroc)
Saïd Mouhamed Ba (Sénégal)
Souleymane Bah (Guinée)
Martin Bellemare (Québec)
Stanislas Cotton (Belgique)
Faustin Keoua-Leturmy (Congo)
Caroline Logiou (France/Belgique)
Thomas Miauton (France/Suisse)
Sufo Sufo (Cameroun)
Rebecca Vaissermann (France)
Mais aussi
Tereza Czepiec, Jules Barro et Masse Kasse qui nous ont inlassablement suivi, filmé, enregistré, interrogé afin de réaliser un superbe documentaire sur le non moins superbe
thème de « pourquoi les gens raconte-t-on des histoires ? ». À voir très prochainement (on espère !). On vous dira !
Et bien sûr
Notre petite équipe, cette fois très au complet avec Iris, Jan, Katia et moi-même, qui venait certes pour tout consigner dans de petites chroniques mais aussi et surtout en temps que « conseillère dramaturgique », en un mot pour travailler aux côtés des auteurs.
Sous le signe du soleil
30°C au cœur de l’après-midi, le chant d’oiseaux aussi multicolores que nombreux en fond sonore, le grondement de l’océan en rappel et le sable sous les pieds : telles furent les conditions de cette résidence africaine. Ajoutons que les baies vitrées de nos bungalows ouvraient sur le bleu profond du bras de mer. Que nous étions quelques-uns à partager nos chambrettes avec de beaux gros gekos dont la prestance aurait fait pâlir d’envie les modèles plus modeste qui vivent dans le sud de la France. Que surtout. Surtout : que les repas étaient bons ! Du traditionnel revisité. Zesté d’Asie, d’Antilles. De talent surtout. Du capitaine grillé, du poulet mafé, l’immanquable ceebu djen, plat national entre tous. Chaque plat était un délice de saveur et d’équilibre, aussi doux au regard que flamboyant à la papille.
Mais nous avons travaillé
Nous avons su transcender cet environnement propice à une certaine langueur ! Héroïques nous fumes, chacun prenant dès le premier jour ses quartiers, délimitant son territoire pour chaque jour venir y retravailler. Stanislas en haut, Martin en bas, Rebecca plus mobile, Faustin… Où est Faustin ? Faustin travaille chez lui. Tout comme Sufo ou encore Saïd pour qui la nuit fut propice.
Jour après jour
Les intrigues se sont construites, les personnages se sont densifiés, le rythme a été trouvé. Une coupure par-ci, un rajout par là. Une idée en trop, un thème à creuser : petit à petits on
malaxe, on ébauche, on affine, on cisèle. Petit à petit entre nos mains, entre vos mains devrais-je dire, l’histoire prend corps, la pièce prend vie.
Puis il y a eu
Nos réunions du soir. Tous les jours, à 18h, rendez-vous au bungalow vitré. Tous autours de la table on parle. On lit les deux ou trois textes du soir. On complimente, on commente, on discute. Les premières fois se sont des idées qui sont mises sur la table. Puis les premières versions sont découvertes. Puis l’on retravaille, l’on relit, l’on retravaille encore et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on sente, l’on sache que là, ça y est le ton est bon. Les personnages ont pris leur envol, ils vivent en vrai cette fois. Le texte est bon.
Et puis aussi on a fêté
Quand même un peu… Nos partenaires de l’Institut Français et de Wallonie Bruxelles sont venus dîner avec nous. Des musiciens étaient de la partie et il a été impossible de ne pas se laisser entrainer par leur voix, leurs notes, leur énergie. Place à la danse pour tous !
Puis il y a eu Saint-Louis. À pied, en calèche, quel choc ! Puis la rencontre avec des comédiens et des danseurs saint-louisiens chez Marc Monsallier, directeur de l’Institut Français. Le one man et la performance dansée au Château, surprenante salle de spectacle installée dans le quartier des pêcheurs. L’escapade en pirogue à l’île des Oiseaux, offerte par la directrice de l’hôtel. Que d’émotions !
Le temps a (un peu) passé
Et la fin de la résidence est arrivée. Vendredi soir, remise des manuscrits. Avec une petite cérémonie quand même où chaque auteur a reçu un magnifique Tshirt griffé 10 SUR 10 ! Le lendemain, les premières valises font leur apparition dans le hall. Dimanche, cap sur Dakar, le Musée des Civilisations et l’avion. Comme c’est étrange de voir d’un coup notre groupe s’évanouir. Comme c’est triste aussi. Mais comme c’est bon de rentrer à la maison ! Et puis, on reviendra !
On reviendra
Au mois de mars, mais cette fois pour le festival (ou les festivals pour être précis !). Qui aura lieu 2-3 mars à Saint-Louis, 4-6 mars à Dakar, 7 mars à Somone.
Et bien sûr en novembre 2020 pour une deuxième résidence !
Merci
À nos partenaires :
Ambassade de France au Sénégal
Institut français de Dakar
Organisation internationale de la Francophonie
Wallonie-Bruxelles International
Institut Français de Saint-Louis
Délégation générale de Wallonie-Bruxelles à Dakar
Délégation générale du Québec à Dakar
Agora francophone
À Sabine pour son si bon accueil au lodge Océan et Savane
À son équipe Anne-Marie, Alioune, Thio et tous les autres aussi professionnelle qu’aux petits soins, aussi souriante qu’efficace
Au Chef qui a donné tant d’émotions à nos papilles
À vous tous chers auteurs pour les excellents moments de travail comme de rigolade passés ensembles. Aussi pour la confiance que vous m’avez accordée.
À Teresa, Masse et Jules pour leur sourires, leurs câblages, nos parties de mer, nos balades saint-louisiennes.
Au plaisir de vous revoir bientôt
Et de lire le tome 7 !
Vous pouvez également lire les chroniques de la résidence d'écriture 10 SUR 10 - Afrique, écrites soigneusement par Aurore.
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