C’est au tour de la comédienne, chanteuse et scénariste suisse Claudine Berthet de nous parler d’une pièce 10 SUR 10 issue du tome 3 de la collection : Fais briller la poussière (en suspension) de l’auteur belge Merlin Vervaet. Claudine va vous parler langue, rythme, contenu et bien entendu mise en scène. Des « petits trucs » de professionnels pour vous aider à monter avec vos élèves cette belle pièce originale, qui parle avec un humour plein de tact du douloureux problème du travail des enfants. Un sujet mais surtout une façon de le traiter qui saura toucher élèves et professeurs.
"Fais briller la poussière (en suspension)" de Merlin Vervaet
par Claudine Berthet
Impression :
J’ai beaucoup aimé le texte de Merlin Vervaert : le sujet - le travail des enfants dans les mines - peut paraître difficile mais j’ai tout de suite été séduite par sa manière d’aborder les personnages. L’écriture est dynamique, avec de l’humour, le rythme est excellent, le vocabulaire suffisamment simple pour être tout de suite compréhensible pour les jeunes, les échappées poétiques toujours justifiées, sans faire de la « fausse littérature ». J’ai aussi beaucoup apprécié que l’auteur propose que la date et le lieu de l’intrigue soient adaptés au contexte du pays où elle sera jouée. Cela permet une grande liberté.
Distribution :
La distribution n’indique que 5 personnages, mais l’auteur laisse la possibilité au metteur en scène de partager les répliques en fonction du nombre de comédiens disponibles : ainsi, dans une classe, chaque jeune, fille ou garçon, peut participer, le personnage principal, Oskar pouvant aussi être interprété par une fille (Macha) si besoin est. Cette grande souplesse donne aussi beaucoup « d’espace » au metteur en scène pour imaginer les caractères des personnages. Il peut aussi, pour simplifier le travail des comédiens, distribuer les répliques et donner un nom à chaque intervenant.
La pièce : une possibilité de développement pour les professeurs
L’auteur a habilement su utiliser un fait historique (en 1911, le travail des enfants dans les mines a été aboli en Belgique) pour nous conter ce moment de la vie d’Oskar. Le jeune garçon descend pour la première fois dans la mine et se rend compte que son père lui a menti : non, le travail de mineur, ce n’est pas la joie, c’est très dur et surtout, ce n’est pas fait pour les enfants. Cela peut donner aussi à l’enseignant une possibilité de dialoguer avec les élèves sur ce fait historique et sur ce qui existe de nos jours dans certains pays où le travail des enfants est encore en vigueur.
Mise en scène :
La mise en scène d’une telle pièce ne me paraît pas très compliquée à réaliser : les situations sont claires, le lieu est défini. Et l’auteur montre bien la piste, puisque le début de la
pièce est une « ouverture » à ce qui va se passer (adresse au public).
« Dans le noir.
– C’est ici.
– Dans l’obscurité la plus sombre.
– Dans le silence le plus profond.
– C’est ici.
– Dans le fond d’une mine de charbon
– Qu’Oskar s’est caché.
Oskar : Il fait trop sombre, je ne vois rien.
– C’est vrai qu’on pourrait lui mettre un peu de lumière. »
Le travail sur la lumière peut permettre une recherche intéressante (lampe de poche ? lumière sur les casques des mineurs ? )
Pourquoi pas une possibilité de travailler avec des ombres chinoises (écran) ?
Le Dragon : il peut être amusant de chercher ensemble ce que pourrait être le costume du dragon, qui pourrait, par exemple, être la seule tache de couleur !
Selon les moyens, pourquoi ne pas imaginer un écran sur lequel on verrait des images de mineurs, d’enfants au travail, etc.
Conclusion :
La pièce de Merlin Vervaet a toutes les qualités pour être choisie pour l’une de vos futures créations ! Son langage est simple, accessible pour des jeunes qui apprennent le français. Pleine de poésie, d’humour, elle aborde un thème actuel qui peut être discuté en classe. Elle donne aux comédiens la possibilité de créer des personnages originaux.
N’hésitez pas !
Claudine Berthet
Autrice, comédienne, chanteuse, scénariste
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